Le viaduc de Rader : ce nom vous dit sûrement quelque chose. Située dans le nord de l’Allemagne, cette structure imposante enjambe le canal de Kiel, l’une des voies navigables les plus importantes d’Europe. Chaque jour, il assure le passage de milliers de véhicules tout en permettant un bon trafic maritime juste en dessous. En raison de son âge et pour la sécurité de tous, il fera l’objet d’une reconstruction complète à venir : un projet titanesque du secteur du génie civil nécessitant l’utilisation de 18 grues, soumises à de rudes conditions.
Le viaduc de Rader : un monument de l’ingénierie
Construit dans les années 70, le viaduc de Rader est un exemple remarquable d’ingénierie des ponts. S’élevant à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du canal de Kiel, il permet le passage des navires tout en assurant la continuité du trafic terrestre sur l’autoroute A7, entre Hambourg et le Danemark.
Cependant, avec le temps, ce deuxième pont plus long d’Allemagne (près de 1 500 mètres de long) commence à montrer des signes de vieillissement. Les exigences modernes en termes de capacité de charge, les normes de sécurité ainsi que l’augmentation du trafic ont conduit à la décision d’entreprendre des travaux.
Prochainement, le viaduc de Rader sera donc reconverti et élargi. Pour cela, 18 grues Liebherr ont déjà débuté les travaux de levage. Une tâche plutôt ardue puisque ces 18 machines sont en partie installées dans l’eau, soumises à l’humidité, à des conditions de travail compliquées et à des vitesses de vent élevées.
Le défi de la reconstruction
La reconstruction du viaduc de Rader bénéficie donc du soutien actif de 18 grues provenant de la flotte de location du groupe Friedrich Niemann GmbH & Co. KG, dont le siège se trouve tout près de Kiel. Parmi elles, cinq grues à montage rapide sont prévues : deux 65 K.1 et trois 81 K.1 s’occuperont de la construction des fondations. Pendant ce temps, six grues 125 EC-B et sept grues 150 EC-B Flat-Top seront chargées de la construction des nouvelles piles du pont. Jusque-là, tout paraît plutôt correct et bien pensé.
Mais, les conditions de ce chantier donnent lieu à des montages spectaculaires. Certaines grues ont d’abord été montées à 30 mètres de hauteur, puis ont été télescopées jusqu’à leur hauteur sous crochet final à l’aide d’un équipement de télescopage hydraulique. Au fur et à mesure du chantier, certaines grues ont également dû changer d’emplacement. Pour cela, certaines ont été démontées, transportées puis remontées et télescopées à des hauteurs vertigineuses. Les grues se déplacent donc littéralement avec le chantier et pour le montage, c’est une grue sur chenilles qui flotte sur un ponton qui est utilisée. Un vrai défi qui a nécessité une planification précise en amont de la part du bureau d’études Liebherr.
Des grues soumises à rudes épreuves
Mais, la planification n’est pas le seul défi de ce chantier puisque les conditions météorologiques sont également de la partie. Le climat du nord de l’Allemagne, avec ses vents forts et ses précipitations fréquentes, soumet les grues à rude épreuve. La proximité du canal de Kiev implique également un travail au-dessus ou dans l’eau, ce qui ajoute un niveau de complexité. Hauteurs considérables, charges massives, conditions météorologiques, sollicitations mécaniques à proximité de l’eau… Les 18 grues du chantier ne sont pas épargnées et leurs différentes pièces seront très sollicitées et sujettes à l’usure. C’est le cas des câbles de levage, des systèmes d’engrenage, mais aussi des mécanismes hydrauliques qui sont soumis à des forces de traction considérables et qui risquent de se déformer sous l’effet des charges lourdes et des mouvements répétés.
L’entretien préventif pour assurer la continuité du chantier
La reconstruction du viaduc de Rader est un projet titanesque où les éléments et machines Liebherr sont loin d’être préservés. Parmi les principales pièces sollicitées, on peut citer :
- les câbles et les crochets de levage, éprouvés par la tension et les charges lourdes ;
- les systèmes d’engrenage essentiels pour la rotation et le mouvement des grues, particulièrement éprouvés lors des manœuvres sous conditions venteuses ;
- les systèmes hydrauliques qui contrôlent la rétraction des bras de levage qui doivent faire face à des pressions extrêmes pouvant générer des fuites et une diminution des performances à terme ;
- les poulies qui permettent de guider les câbles de levage qui subissent des charges lourdes ;
- les roulements qui permettent le mouvement fluide des parties mobiles soumis à de fortes charges,
- etc.
“Pour maintenir l’efficacité opérationnelle des grues et assurer la sécurité du chantier et des travailleurs, il est crucial de procéder à des inspections régulières, conclut Valentin Aparicio, fondateur et gérant de l’entreprise Integra®. Dès qu’un signe de fatigue ou de corrosion est détecté, un changement s’impose. L’entretien préventif permet également de prendre soin et de garder l’œil sur les composants les plus critiques, dans un souci de sécurité, d’efficacité et de continuité pour le chantier.”
Investissement pour l’avenir et véritable prouesse technique, la reconstruction du viaduc de Rader est un exemple emblématique de la manière dont l’ingénierie moderne est capable de répondre aux défis les plus complexes. Grâce à l’utilisation de technologies de pointe, comme les grues Liebherr, de composants de qualité, d’une planification méticuleuse, et d’un entretien rigoureux des composants, les contraintes du site peuvent être surmontées. Sans ces éléments essentiels, aucun projet d’une telle envergure ne pourrait être mené à bien avec le niveau de précision et de fiabilité exigé.